oxygène dans les balkans
En passant la frontière slovène, on s’engouffre rapidement dans les étendues de forêts sauvages : ici la nature est en grande partie intacte. Pour cause, avec seulement 2 millions d’habitants, la densité de population est très faible. Je m’enivre de ces paysages vierges, si surprenants après le Nord de l’Italie où l’industrie n’épargne pas un kilomètre carré.
Je m’arrêtes aux salines de Secovlje. C’est l’un des projets des parcs naturels slovènes, qui recouvrent une bonne partie du territoire. Les visiteurs viennent observer les nombreuses espèces d’oiseux et de plantes spécifiques à ce milieu, et acheter de la fleur de sel. Il faut dire qu’avec leur 20 km de côtes, les Slovènes sont fiers de pouvoir arborer leur littoral sur les dépliants touristiques. Mais les salines ne sont pas seulement un parc pour les visiteurs : une importante quantité de sel y est produite chaque année, avec la même technique depuis mille ans. Un petit ecomusée a été aménagé pour expliquer les étapes de la récolte du sel. Evidemment, c’est une activité saisonnière, et évidemment, je tombe à la mauvaise période. C’est néanmoins fascinant de voir la complexité et l’ingéniosité des systèmes des canaux et de bassins, où il n’y a qu’à laisser faire le travail des marées et du soleil pour venir récupérer le précieux minerais, si précieux qu’il servait autrefois de monnaie d’échange.
Dans les villages, les toits des églises en forme de bulbes colorés se détachent sur les montagnes, tout est propret et bien entretenu. Ca me fait penser à la Suisse, mais à la sauce Slave. Je m’arrête en voyant une drôle de roulotte colorée, qui s’avère contenir des ruches: J’apprendrais plus tard que c’est ainsi qu’on les décore, traditionnellement avec des dessins de vie quotidienne.
Je crois m’être perdu lorsque j’arrive au bout d’une route goudronnée, prolongée par un chemin de terre ; mais je dois vite me rendre à l’évidence, nombre des petites routes indiquée sur ma carte n’ont jamais vu le goudron. Bon, et bien moi qui voulais sortir un peu de la civilisation, je suis servie. Sur 50 km ,je ne croise que quelques bourgs, un bûcheron, et un petit oiseau blanc qui me poursuit.